Petite-Vallée de Claudia Imbert

Petite-Vallée de Claudia Imbert

La PUBLICATION sera disponible fin octobre 2018

 

En 2015, je suis invitée en résidence au Québec dans le cadre d’une collaboration entre Diaphane et les Rencontres Internationales de la Photographie en Gaspésie.

Après dix heures de bus au départ de Montréal, j’arrive dans la baie des Chaleurs. Le territoire est grand et séduisant, il invite au déplacement et pourtant cette fois-ci, j’ai envie de me poser.

J’ai entendu parler de Petite-Vallée située sur la côte nord.

Je traverse le parc de la Gaspésie d’un seul trait, je contourne les Chics-Chocs et longe la côte par la fameuse 132. A la nuit, je suis arrivée.

Je loue une chambre face au fleuve. La vue régulière d’aigles au-dessus de ma tête, les histoires d’orignaux et d’ours, me racontent un territoire hors du commun.

A Petite-Vallée, je photographierai donc des êtres hors du commun.

 

La série réalisée à Petite-Vallée a été exposée lors des Rencontres Internationales de la Photographie en Gaspésie à New-Richmond en 2015 et à Petite-Vallée en 2016 (Québec), puis pendant Les Photaumnales en 2016 et au festival Portraits à Vichy en 2017 (France).

Aujourd’hui, photographies et textes s’emmêlent dans ce livre original, Petite-Vallée. Ils forment un tout. Ils s’enrichissent l’un l’autre pour nous livrer une partie intime et touchante de cet immense territoire qu’est la Gaspésie. +

 

CE QUI RESTE

Ils avaient quitté le port dans un matin de brume irlandaise. Affamés, refoulés, rescapés, la traversée promettait un nouveau monde. Il fallait affronter le creux des vagues, vomir sur les crêtes, tenir jusqu’à terre.

Ils avaient quitté la côte Basque un midi depuis Fontarrabie. Confiants, ravitaillés, les cales étaient prêtes à déborder. Seul le capitaine connaissait la route, celle qui menait de l’autre côté, celle qui menait là-bas le temps d’un été, le temps de faire la fortune des marchands.

Ils sont partis de Brighton, de Southampton ou de Plymouth. La peur au ventre, trop serrés dans leurs uniformes rouges, en rang au ras des bastingages. Il fallait fixer les canons de peur qu’ils ne percent la coque par temps de forte houle.

Ils sont partis de La Rochelle, de Honfleur et de Saint-Malo pour aller jusqu’aux Indes, pour bâtir un pays, pour trouver à se marier, pour tendre des pièges et vendre des fourrures. Certains ont fait naufrage.

Un, deux ou trois siècles plus tard, il reste ici des cheveux roux, des mots anglais, des envies de départ et des héros de tempête – Extrait du texte de Eric Plamondon

 

Claudia Imbert
Petite Vallée
Texte inédit d’Éric Plamondon, 82 pages, 29 photographies couleurs, français. ISBN : 9782350464428
45$ taxes incluses.

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